Jeudi, les Bleus ont rendez-vous avec la République dominicaine, le match pour la première place du groupe, avant d’aller affronter deux gros bras, Australie et Lituanie, au deuxième tour. Parole à Andrew Albicy, l’un des éléments-clés de l’identité que veut avoir cette équipe : sa défense.

 

Propos recueillis par Yann Casseville, à Shenzhen (Chine)

 

Vous affrontez demain la République dominicaine, invaincue elle aussi. Avez-vous regardé ses deux premiers matches ?

On n’a pas regardé parce qu’on n’a pas les images. Mais on va regarder ça ce soir, pendant l’entraînement, pour avoir cette première place et avoir zéro défaite, ce qui est super important pour le deuxième tour.

Avec les matches qui s’enchaînent, à chaque fois vous avez un seul jour pour vous préparer contre un adversaire ?

Oui, et puis surtout on prend match après match, parce qu’on ne va pas anticiper par exemple de jouer contre la Lituanie et l’Australie parce qu’on est déjà qualifié pour le deuxième tour. On va se concentrer sur la République dominicaine, qui a fait forte impression en éliminant l’Allemagne. On va prendre ce match très au sérieux, et comme contre la Jordanie, essayer d’être sérieux tout au long du match pour pouvoir passer facile. On sait qu’ils sont vaillants, qu’ils ne vont rien lâcher.

Qu’avez-vous retiré de cette large victoire face à la Jordanie (103-64) ?

Tout le monde a participé et surtout on était concentré. On sait que la Jordanie n’est pas une grosse nation, mais ce sont sur des matches comme ça qu’on se relâche, qu’on se fait peur. Là, on a été sérieux jusqu’au bout, on a fait les choses biens. Et tout le monde a participé, c’est le plus important ; on aura besoin de tout le monde dans la compétition. Le fait d’avoir fait tourner, d’avoir peut-être donné plus de confiance à certaines personnes est très bien.

La clé de la réussite de votre campagne se situe sans doute en défense, domaine où les meneurs, Frank Ntilikina et vous-mêmes, êtes en première ligne. Comment vous situez-vous à ce niveau jusqu’à présent ?

Pour l’instant, c’est plutôt bien. On sait que le plus dur reste à venir, parce qu’on va rencontrer de plus en plus de joueurs forts, surtout à la mène. Mais pour l’instant, je trouve qu’on a fait un bon travail.  Déjà, on a bien limité Dennis Schröder. Même s’il met 24 points, il y avait beaucoup de déchets, et c’est ce qu’on voulait. On essaie de désorganiser l’autre équipe à chaque fois, et on sait que ça part du meneur.

L’équipe, renouvelée, avec de nouvelles têtes ou des retours, comme le vôtre, a trouvé son identité ?

Oui, je pense. Défendre dur, courir, c’est ce qu’on veut, et pour l’instant c’est ce qu’on fait. Maintenant, il faudra aussi l’imposer tout au long de la compétition, et être plus assidu, pour être vraiment plus constant sur 40 minutes, et pas que sur 20 ou 25 minutes. Essayer de le faire 40 minutes, même si c’est dur. On a toujours des moments faibles, mais que les moments faibles soient très courts.

Hier, les États-Unis ont failli chuter face à la Turquie. Cet avertissement sans frais, ainsi que leur défaite en amical face à l’Australie, changent-ils votre façon d’aborder un potentiel match face à eux ?

Oui et non. Parce qu’on sait qu’ils peuvent monter en régime aussi, à partir des quarts par exemple. Pour moi, ils restent les favoris. Ils restent au-dessus, quand même, parce que même si ils étaient à deux doigts de perdre, ils arrivent quand même à gagner, alors que tout le monde pensait qu’ils allaient perdre. Et certes ils ont des matches accrochés, mais ils arrivent quand même à gagner. S’ils gagnent tous les matches d’un point et qu’ils arrivent être champions comme ça, ils seront au-dessus de tout le monde quand même. C’est vrai que ça laisse plus d’ouverture, dans notre pensée, que c’est faisable, mais pour l’instant on n’y est pas. C’est vraiment tellement loin pour nous de penser aux États-Unis qu’on n’y pense pas vraiment.