Dans ce portrait, il est plus question de Gorgias, Louis-Ferdinand Céline et Léo Ferré que de basketball. Côté cour et côté jardin, voici l’atypique, le déroutant, le rafraîchissant Louis Labeyrie (2,09 m, 25 ans), l’homme et le basketteur.

 

Par Yann CASSEVILLE

 

Cet été, à l’Euro, c’était le Labeyrie Show. À Istanbul, Joffrey Lauvergne est même arrivé en avance à un point-presse – une rareté pour les joueurs, qui d’ordinaire ne raffolent pas de ces sessions médias – afin de profiter du spectacle. Louis Labeyrie avec les journalistes, ça ne donnait pas une interview, plutôt un dialogue surréaliste, voire un one-man show, qui a commencé avant même l’ouverture de la compétition. La veille du premier match, à Helsinki, quand Vincent Collet annonce qu’il choisit Labeyrie plutôt que Kim Tillie, les médias se pressent autour de celui qui découvre les Bleus. Il regarde les accréditations de chaque journaliste pour connaître leur employeur, demande qui travaille pour qui. “Et il est où (Jean-Jacques) Bourdin ?”, lance-t-il à la cantonade. Un reporter de Canal arrive. “C’est le Petit Journal ?”, questionne l’intérieur. Non, ils sont à Paris. “Très bien, qu’ils y restent !” Kévin Séraphin passe à côté, hilare face à tous ces micros tendus devant Labeyrie. “Tu as changé, tu as tant de médias autour de toi !”, lui glisse-t-il. “Ouais, enfin, j’ai KTO et France Tropical…”, réplique l’intéressé. L’interview commence. Il y a six mois, si on t’avait dit que tu serais en équipe de France, l’aurais-tu cru, tente un journaliste de L’Équipe. “Tu sais, il y a six mois, si on disait Macron président…”
Autre épisode du Labeyrie Show, après la victoire contre l’Islande. “C’est très dur de jouer à 13h45, parce que normalement on est devant une bouteille de vin. En mangeant bien sûr, je ne fais pas la promotion de l’alcoolémie !” Puis il s’amuse à renverser les questions. Un confrère souffle que la première mi-temps n’était pas satisfaisante. “Tu n’étais pas satisfait ?”, retourne Labeyrie. On essaie de prendre de ses nouvelles physiques après l’avoir vu grimacer sur le parquet. “Tu t’es inquiété ?”, demande-t-il. Un peu, oui. “Oh, il s’est inquiété !”, lâche-t-il, faussement touché, réellement facétieux. “Quand tu réécouteras l’interview, tu diras que tu étais inquiet.” Et alors qu’il explique être content d’évoluer dans une équipe aussi offensive, il se détourne de nouveau du sujet : “Et le Républicain, il est content ou pas ?” Car le représentant du Républicain Lorrain vient d’arriver… Constatant la foule grandissante autour de l’intérieur, Fabrice Canet, le responsable presse de la fédération, s’en rapproche. “Toi, il faut que je te suive”, lui glisse-t-il, amusé. “Là, je vais te balancer des interviews… Lourd, lourd, lourd !”, tambourine Labeyrie. Un valeureux confrère tente de relancer l’interview, lui disant qu’il semble en passe de s’installer dans le groupe. Il est vite coupé. “Arrête, je vais bander !”
Un troisième épisode du Labeyrie Show, bien plus court. Ça fait quoi de partager sa chambre avec Kévin Séraphin ? “C’est comme partager avec un mec qui fait 130 kilos. Ça prend de l’espace.”

Du franc-parler

“J’aime bien parler aux journalistes”, nous livre avec le recul Louis Labeyrie. “Après, il faut bosser quand même. Il y a des gars qui viennent la fleur au fusil et ils te posent de ces questions… Pourquoi on devrait faire des efforts ? Je me suis déjà bougé le cul pendant 40 minutes, toi tu arrives avec ta petite question et je suis supposé être content de te répondre.” Et encore, à défaut de sept tours, il s’escrime à tourner au moins une fois sa langue dans sa bouche devant une caméra. “Je me retiens. Énormément. Je me retiens déjà de dire des conneries, mais aussi de balancer tout ce que j’ai sur la patate.”
Avec ses réponses souvent cash, l’homme ne joue pas un personnage. “Ce n’est pas du tout une image, c’est sa personnalité”, commente Rémi Lesca, son ancien coéquipier à Levallois. “Il est juste nature. Il dit ce qu’il pense, et si tu penses l’inverse ou que c’est un connard, il s’en fout”, confirme Vincent Poirier, son ami, ex-compère levalloisien également néo-international. “Je lui ai déjà présenté des amis qui venaient aux matches. Voici untel… Et là, il te coupe : c’est quoi ce nom ? Il charrie les gens même quand il ne connaît pas la personne. Comme souvent les gens ne cherchent pas à creuser et gardent la première impression, ça peut lui faire du tort”, enchaîne Nicolas Lang, l’arrière de l’ASVEL passé par le Paris Levallois. Lui aussi a eu besoin d’un décodeur, initialement, avant de comprendre le phénomène Labeyrie. “Aujourd’hui, il doit être dans le Top 5 de mes amis dans le basket mais quand je suis arrivé au PL, les trois premières semaines, je n’en pouvais plus, j’avais beaucoup de mal avec lui. Il avait toujours une petite phrase, tout le temps à venir te parler, même quand on faisait un footing.”
Une personnalité, un comportement déroutants. Pour Mamadou Dia, qu’il l’a vu débuter au centre de formation de Fos, “il est dans son monde”. Voici “quelqu’un qui sort du lot”, ajoute Axel Julien, qui l’a côtoyé à Hyères-Toulon puis en novembre en bleu. ” Il a toujours été décalé.” Jusque dans ses goûts musicaux pour un jeune de 25 ans en 2018. “En ce moment, j’écoute de la musique sans parole, de l’opéra, du classique. Autrement, les artistes français aujourd’hui, c’est nul, il n’y a rien, donc je suis obligé de me raccrocher à ceux qui sont morts.” George Brassens, Jacques Brel, Jean Ferrat, Léo Ferré… “Mon père est fan de ces chanteurs. Un jour, il lui chantait du Brel et Brassens, Louis devait reconnaître les titres, et mon père était choqué parce que c’était la première fois qu’un jeune de cet âge trouvait une bonne partie des réponses”, raconte Lang.

Amateur de philosophie

Chez Labeyrie, tout se confond. L’amuseur, des journalistes et des coéquipiers – notamment pour ses imitations de Greg Beugnot et JBAM – et le penseur. “Il est très intelligent”, dit Lesca. Un adjectif repris par nombre d’intervenants. Scolairement, le garçon avait des facilités, en atteste cette anecdote livrée par Rémi Giuitta, son entraîneur à Fos. “Pour qu’il ait plus de temps avec l’équipe pro, on décide avec sa famille de signer une convention pour qu’il passe le bac en deux ans. La première année, il se concentre sur les matières nécessaires de garder en continu, les maths, les sciences, tandis que les matières comme l’histoire, l’anglais, la philo, on lui dit de mettre de côté, de se présenter en candidat libre parce que ça ne coûte rien et que la deuxième année, il les reprendra. Résultat des courses : il n’est allé qu’aux cours qu’on avait ciblés, a bossé de son côté, s’est présenté en candidat libre et il a eu le bac dès la première année.”
Avec le recul, Labeyrie dit avoir tout de suite compris une chose : “Que les études, ce n’est pas ça qui allait me faire bouffer ce que je bouffe maintenant”. Cela ne dépend pas du domaine choisi ? “Non”, assure-t-il, ajoutant, malin : “Je n’aurais pas pu me rabaisser à faire de la politique. Et puis surtout, je n’avais pas le niveau d’intelligence de ceux qui sont devenus ingénieurs.” Lui a plus d’affinités avec le littéraire, notamment la philosophie, qui accompagne sa vie. Déjà à Fos, “il avait une réflexion au-dessus des autres. Il se posait des questions, il fallait lui dire pourquoi ceci fonctionnait comme ça”, se souvient Mamadou Dia. “En ce moment, je lis Gorgias. Et j’ai commencé Mort à crédit, de Louis-Ferdinand Céline.” De ce même auteur du siècle dernier, il a déjà dévoré l’immense Voyage au bout de la nuit. “Il n’y a plus trop de bons écrivains français. Tu en trouveras, des mecs pas mal, mais plus des gars d’envergure.” S’ensuit un débat concernant la littérature française contemporaine…
“On lit moins, on ne pense qu’à aller sur Internet, faire des voyages. On n’a plus le sens de la culture”, regrette le jeune homme. “Moi, j’essaie de me cultiver, sinon ça fait comme un vide. Tu es chez toi, tu te dis : c’est sympa, j’ai un téléphone qui va super vite, qui a 80 Go d’internet. Mais j’ai l’impression que tous les gens deviennent de plus en plus cons.”

Il débriefe les débats politiques

Cet attrait pour la culture détonne dans le milieu sportif, lequel, sans aller dans la caricature, renferme son lot de spécimens qui, orientés toujours plus jeunes avec le monde pro dans le viseur, vivent en vase clos et sont déconnectés de l’autre quotidien, de la vie, la vraie. “Louis est tellement instruit et cultivé que tu peux lui parler de tout”, apprécie Lesca. Musique, littérature, gastronomie… “Il m’a emmené dans deux-trois restaus, m’invitait quand il avait un bon vin. Avec sa femme, il a fait tous les restaus, c’est un guide Michelin !”, s’amuse Poirier. “Le vin nous a beaucoup rapprochés. Il s’y intéresse. Je l’ai présenté à un ami qui travaille dans le vin, d’ailleurs il a fait de suite une grosse commande”, raconte Lang. “Tu peux aussi lui parler politique. Il est plus calé sur le sujet que certains hommes politiques ! L’année dernière, pendant les élections, il regardait les débats jusqu’à la fin, faisait les débriefs le lendemain”, reprend Lesca. À l’occasion d’une interview avec Labeyrie, à Levallois pendant l’entre-deux tours de l’élection présidentielle 2017, nous l’avons vu alpaguer toutes les personnes présentes dans la salle, de l’employé du club aux jeunes espoirs, afin de connaître leurs votes du premier tour ou opinions… pour mieux les railler.
“Il est toujours à essayer de t’embêter, de t’emmener sur des terrains comme la religion, la géopolitique, et c’est assez étrange pour nous, joueurs de basket, parce que ce sont des choses qu’on n’aborde pas souvent”, reconnaît Axel Julien. Déroutant, Labeyrie ? “Ça dépend pour qui !”, recadre Lang. “Pour moi, non, parce que ce sont mes sujets aussi. C’est l’un des seuls avec qui je peux parler lecture. La politique m’intéresse moins, mais ce sont des sujets normaux. Dans les trois-quarts des clubs où j’ai joué, les débats, c’est : est-ce que LeBron est meilleur que Durant ? Curry meilleur que Westbrook ? Et tu enchaînes, chaque jour il y a un nouveau débat. Untel a signé pour 75 M$, il les vaut ? Ce sont ces sujets qui ne sont pas des sujets normaux ! C’est pour des mecs de 20-22 ans, mais ce n’est pas la vraie vie. Louis, c’est pour ça que je l’adore, parce qu’on a des sujets intéressants. On s’écrit tout le temps mais on ne parle jamais de basket.”
Signant à Strasbourg, en Alsace, le territoire d’origine de Lang, Labeyrie est même allé manger chez les parents de son ami. “Mon père m’a dit qu’ils ont passé un super moment. Ça te montre la simplicité du mec. Louis, c’est ça, un mec très simple. Un restau, une bonne bouteille, tu parles toute la soirée, tu rigoles, et il parle tellement fort et dit des choses politiquement incorrectes donc les gens de la table à côté sont choqués.”

Une “éponge” à Fos

Mettons de côté philosophie, gastronomie, et reprenons la barre. Après tout, ce magazine se nomme “Basket” ! À ce jeu aussi, Louis Labeyrie a son mot à dire. Avec Strasbourg, il se classe meilleur Français de Pro A aux points (14,7), rebonds (9,1), et signe la meilleure évaluation d’un tricolore (21,2) depuis Stéphane Ostrowski en 1990 (27,3) ! Une véritable déferlante, commencée sous les ordres de Fred Fauthoux à Levallois et poursuivie à l’EuroBasket.
Il y a dix ans, dans le basket, il n’était personne. Et dans la seule génération 1992, pas grand-chose, loin d’Evan Fournier, Léo Westermann, Rudy Gobert. À l’Euro U16 en 2008, il se contente de l’avant-dernier temps de jeu, moins utilisé que Mahomed Diakité, Hugo Cadart, Jonathan Radjouki, Mourad Benkloua, Vincent Pourchot. Et encore, ce n’était pas si mal… “J’avais appelé Tahar Assed, le sélectionneur, parce que personne ne connaissait Louis, en lui disant : c’est un jeune qui mérite d’être vu”, relate Rémi Giuitta.
Labeyrie, ado frêle d’1,95 m, est arrivé à Fos après avoir vécu en Martinique et dans la région de Gap. “Il avait envoyé un CV, une espèce de demande, et on a été l’un des rares clubs qui avons répondu pour au moins le faire venir en détection”, se rappelle Giuitta. “Ce qui m’avait marqué, c’est que même s’il était débutant, il avait cette fluidité dans la gestuelle et de bonnes mains. On s’est dit qu’il y avait peut-être un potentiel à développer donc on l’a intégré au centre.” Le totem du club, l’inamovible Mamadou Dia, éclate de rire à l’évocation de leur première rencontre. “Il a débarqué à la salle, Monsieur avait un pantacourt qui arrivait en bas des mollets, des chaussures basses, un style venu tout droit de Gap ! Le lendemain, je lui ai amené short et maillot, je ne pouvais pas le laisser comme ça.”
Une “éponge” selon Dia, une “pâte à modeler” dixit Giuitta, deux surnoms pour une même caractéristique : le gamin apprend vite. “Comme il avait démarré le basket tardivement, il est arrivé sans certitude, sans défaut. On lui montrait un mouvement, il le répétait et ça y est, il l’avait assimilé. Il a beaucoup appris de Mamadou Dia”, dit l’entraîneur. “J’essayais de lui expliquer qu’il fallait connaître ses faiblesses. Tu es tout maigre, tu vas affronter des gros sacs, l’objectif est de passer devant, qu’ils ne touchent la balle. Et tout ce que je travaillais en une journée, le lendemain à l’entraînement il le reproduisait”, valide Dia. “Et des deux mains !” Labeyrie le droitier écrit de la main gauche et sous le cercle se montre ambidextre. “Là, je bosse mon shoot avec Nebojša Bogavac (assistant de Vincent Collet) et il dit que je pourrais tirer de la main gauche”, glisse l’intéressé.

Révélé au HTV, frustré au PL

Goûter à la N1, la Pro B (10 minutes en 2010-11), avant un tournant à l’été 2011 : signer à Hyères-Toulon, un club qui vient de disputer les playoffs de Pro A. “On avait une bonne équipe. Le projet de départ était de le développer, avec un programme de travail spécifique”, rappelle Alain Weisz, l’entraîneur d’alors du HTV. “Mais la nouvelle direction du club a complètement négligé l’organisation de la saison, le budget n’était absolument pas assuré, et avant l’ouverture, on avait perdu tous les joueurs importants. On s’est retrouvé avec une équipe démantelée, pas une équipe de Pro A.” Ce HTV déplumé se sait condamné à la Pro B. Au final, trois victoires, vingt-sept défaites, et des valises : -46 au Mans, -48 contre Cholet, -49 à Gravelines… “À tout malheur, quelque chose est bon”, reprend Weisz. Le coach n’a d’autre choix que de responsabiliser deux jeunes de la génération 1992, Axel Julien (11 minutes de moyenne) et Labeyrie. “Cette saison nous a peut-être fait gagner un an ou deux, et gagner en maturité”, estime Julien. “Pour l’équipe, c’était un chemin de croix, pour lui c’était une chance. Qu’on gagne un ou deux matches, c’était pareil, l’intérêt était d’utiliser ces rencontres pour progresser”, explique Weisz. L’intérieur assure 9,1 points, 6,5 rebonds, 12,6 d’évaluation en 22 minutes, finit troisième au vote du meilleur jeune derrière Fournier et Westermann.
De quoi se révéler aux yeux de la Pro A, s’ouvrir les portes du Paris Levallois. Las, les deux premières saisons, avec Christophe Denis puis Gregor Beugnot, il reste souvent sur le banc. “Ce garçon qui a découvert la Pro A dans des circonstances extravagantes a dû descendre de plusieurs étages quand il est allé à Paris, pour se mettre réellement dans la compétition, pour gagner sa place”, analyse Weisz.
Les débuts avec Beugnot sont très durs. Labeyrie cire le banc. Il refoule les parquets grâce à… une bagarre lors du match PL-BCM, qui engendre son lot de suspensions. Lui qui n’avait eu droit qu’à une minute sur les sept journées précédentes (!) est soudainement utilisé 14 minutes, puis 10, au troisième match compile 17 points, 10 rebonds, 25 d’évaluation, au quatrième est titularisé. Au retour des uns et des autres puis avec la signature d’Hervé Touré, son temps de jeu redevient fluctuant. La frustration l’infiltre. Au moindre coup de sifflet en sa défaveur, il déraille, sort mentalement de son match. “C’est un gros rageux. Aux entraînements, quand il perd, il va te chercher des excuses bidons, dire que c’est la faute d’untel”, moque Vincent Poirier. “Parfois, il a quitté des entraînements à une vitesse folle. On avait à peine fait le cri final qu’il était déjà dans sa voiture”, révèle Lesca.

Un futur en Euroleague ?

“L’irrégularité, ce n’est pas de sa faute”, vient défendre Nicolas Lang. “C’est juste qu’un jour, il avait du temps de jeu, et moins le lendemain. Ce qu’il fait maintenant, si les planètes s’étaient mieux alignées, il l’aurait fait depuis longtemps. Il a un peu gagné en shoot, mais il n’a pas progressé d’un coup comme certains. À Hyères-Toulon, OK, l’équipe prenait des taules, mais il était super régulier.” La suite de l’histoire tend à valider ce constat. Dès qu’il fut de nouveau responsabilisé, par Antoine Rigaudeau et surtout Fred Fauthoux, Labeyrie a repris sa marche en avant. “Les coaches d’avant n’avaient pas trop confiance en lui. Fred lui a dit : tu vas être un élément-clé, tu as ma confiance, joue. Ça a été un déclic. Il attendait juste le coach qui allait lui dire je crois en toi”, considère Poirier.
11,8 d’évaluation en 2015-16, puis 16,2 la saison écoulée, l’appel de Collet en équipe de France, pour voir, au début, et finalement pour l’emmener à l’Euro et lui confier un vrai rôle (5,5 points et 4,3 rebonds en 17 minutes). “Les premières interviews que j’ai données à son sujet, j’ai dit : Louis, c’est un prospect NBA”, rappelle Weisz. “Après, NBA, Euroleague, je ne sais pas, mais ça voulait dire que c’était un futur très bon. Il n’a pas suivi la progression qu’on lui promettait quand il a commencé en Pro A, je pensais qu’il exploserait plus vite. Mais depuis qu’il a été sélectionné en équipe nationale, il est bon tout le temps.”
Ses entrées remarquées à l’Euro et ses performances avec Strasbourg, où il a signé pour deux ans, apparaissent promesses d’un avenir à l’étranger. En Euroleague, où l’imagine Collet ? “Il peut regarder les postes 4 d’Euroleague droit dans les yeux”, certifie Poirier, pivot de Vitoria. En NBA ? 57e choix de la draft 2014 par Indiana, envoyé à New York, où les Knicks l’ont seulement appelé pour des ligues d’été pendant les trois ans où ils possédaient ses droits. “Il était très déçu que New York ne lui ait jamais laissé sa chance”, témoigne Poirier. “Maintenant, je pense qu’il est un peu sorti de ça. Il veut juste faire une bonne saison, sans se dire : il faut absolument que j’aille en NBA.”
Il serait aussi logique que facile de terminer ce portrait par une citation, d’un philosophe, d’un écrivain. Une phrase qu’il aime, qui l’a marqué. “Quand je prends un livre, je le prends en entier. C’est l’ère Facebook de se dire : j’ai lu un livre parce que j’ai retenu une phrase. Ces gens m’ennuient au plus haut point. Qu’est-ce que tu m’emmerdes avec une phrase ?”

Article extrait du numéro 15 de Basket Le Mag